L’atelier est une sorte de temple intime et sacrée du travail, du retrait des turbulences quotidiennes, de l’isolement des incohérences sociales, du repli des aliénations collectives, écran de l’imagination.

L’atelier est le refuge de la réflexion, le miroir d’une certaine vérité. L’atelier est avant tout associé à la main, au cœur, à l’esprit. Peut-être aussi, pourquoi pas à l’âme !?

L’atelier recèle une notion de sacré, il est le haut lieu de solitude des gestations créatives.

Le mystère de l’atelier nous pénètre, c’est à la fois un espace poignant, enraciné, incarné, mais c’est également une parcelle légère, sécurisante, stabilisante, où rien ne peut nous arriver. Nous sommes en marge du monde, face à nous même.

C’est tout, nul besoin d’artifice. Nous y vivons parfois des états de grâce, de naissance (re-naissance).

Le fruit de l’art y devient alors une notion inséparable d’un combat permanent pour le beau, pour un idéal à échelle humaine et un partage absolu.

Le peintre doit exprimer la beauté, doit transcrire le frémissement ténu de la vie, doit révéler la perception des sens. Par une simple touche de lumière, il doit déposer l’espérance et l’amour sur l’humanité en interrogation , en désalliance, il doit composer une gerbe florale inédite pour le grand opéra du monde.

Extrait du texte l’atelier de Michel Bénard (Chevalier des Arts et des Lettres)